mercredi 24 mars 2010

Nunca mas

Ce 24 mars a été célébré le 34ème anniversaire (1976) du coup d'état qui a mis en place une dictature particulièrement meurtrière. Aujourd'hui donc dans tout le pays a été commémoré ce triste souvenir. Plus qu'un souvenir lointain, la mémoire est encore très vive ici, tant le nombre de disparus fut élevé et les crimes proférés odieux. Un très bon film pour comprendre cette période troublée de l'Argentine est "La historia oficial" qui relate ces faits à travers le regard d'une jeune professeure d'histoire..
Des manifestations ont donc eu lieu à Mendoza également, regroupant une foule importante et d'une moyenne d'age très jeune, ce qui témoigne du caractère récent de ces actes. Je ne vous cache pas qu'on est pris d'une grande émotion à voir manifester ces jeunes qui scandent le fameux "nunca mas" soit "plus jamais".
L'histoire du pays est complexe et baigne dans les guerres, de l'arrivée des européens qui ont tué presque tous les indiens, à l'enchainement de dictatures. On éprouve alors parfois un sentiment étrange à l'idée d'un pays créé sur tout ce socle de violence (d'ailleurs comme la quasi-totalité de l'Amérique du sud). Toutefois l'histoire de l'Europe n'en est pas moins triste, c'est juste l'échelle de temps qui diffère, et qui nous a offert à nous autres jeunes, une vie exempte de guerre sur le territoire.. Quelle honte aussi de constater que ce sont les démocraties occidentales qui ont créée cette histoire sanglante. D'abord par la colonisation, d'abord pacifique puis meurtrière de ces terres. Puis après l'indépendance, par le soutien actif de ces dictatures, pour l'argent ou les jeux de pouvoirs. Sans oublier le mutisme intolérable de l'église à ce sujet ou l'enrichissement spéculatif de grandes entreprises sur le dos de la population...
Ainsi est malheureusement l'homme, et cela continue encore aujourd'hui en d'autres régions du monde. Plutôt que de s'accabler d'une si triste réalité, mieux vaut regarder ces jeunes qui défilent dans la rue, croyant avec ferveur dans l'avenir, et faire entendre cette voix du "nunca mas". Afin que plus jamais, ici au moins, ne soient perpétrés de si infâmes délis.
-R-

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